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.. En toutes lettres ..

Lille

Au nord de Paris, pour moi, il n’y avait rien : après Roissy, il y avait la Manche, puis Londres...
Lille, c’est le beffroi de la Chambre de Commerce qui s’est pris la tête dans les nuages. Ce sont les joggers le dimanche matin à la citadelle. Lille, c’est la queue, le soir, devant le Sébastopol. Ce sont les milliers d’exposants de la grande braderie, les enfants qui crient dans le petit train de la Grand’ Place en décembre. Lille c’est une mer de parapluies le samedi après-midi rue de Béthune, et les rues désertes la nuit. C’est Mr Hyde qui se faufile, le soir, dans le brouillard des ruelles humides aux pavés humides de la vieille ville. Car Lille, c’est aussi ce voile gris qui enveloppe les rues et les maisons. C’est le passant qui souffle sur ses doigts, celui qui réajuste le col de son manteau. Ce sont les trois tours grises du centre commercial qui s’enfoncent dans un ciel encore plus gris. Ce sont les néons rouges, bleus et verts des restaurants chinois qui se reflètent dans les flaques d’eau. Lille, c’est un accent, une façon de parler. C’est la grande roue de Noël et les parents qui crient tout en haut. Lille, c’est le métro tout automatique qui passe sous les usines désaffectées des quartiers sud, ces usines aux murs de briques rouges percés de fenêtres cassées. C’est un aviron qui rencontre un canard sur la Deûle. Lille, c’est le marché de Wazemmes et celui de la place de Bettignies. Ce sont les terrasses des cafés qui s’ouvrent dès le premier rayon de soleil. C’est aussi le touriste anglais qui demande son chemin. Lille, ce sont les lumières des phares le matin boulevard de la Liberté. C’est la nuit qui tombe sur le jour à peine levé. A moins que ce ne soit moi qui me lève à la tombée du soir. Lille, c’est une soirée au Macumba. Ce sont des voitures brûlées dans les quartiers Sud et des magasins chics dans le Vieux Lille. Lille, c’est deux mondes. Deux mondes qui se croisent chaque jour sans même se regarder. Deux mondes avec pour seul point commun le gris du ciel au-dessus de leurs têtes, un ciel bas comme un filet dans lequel toute la ville serait prise.